À peine cinq jours après l’application d’une mesure inédite de bannissement dans le XVe arrondissement de Paris, un jeune dealer d’une vingtaine d’années a déjà été interpellé en pleine infraction, témoignant de la complexité de la lutte contre le trafic de drogue dans les quartiers parisiens. Cette affaire marque un tournant avec la première utilisation concrète d’un nouveau dispositif législatif visant à renforcer la sécurité urbaine et l’exclusion des trafiquants des zones sensibles.
Interpellation rapide d’un dealer malgré son bannissement dans un quartier parisien
Le samedi soir, à 23h50, la brigade anticriminalité du XVe arrondissement a procédé à l’interpellation de ce trafiquant, connu pour son rôle central dans un réseau de trafic de drogue. L’homme avait été interdit de paraître dans cinq quartiers du XVe arrondissement depuis seulement le 4 août, par arrêté préfectoral. Cette interdiction, qui constitue une première à Paris, devait l’empêcher de circuler dans les zones où il opérait.

Grâce à une coordination étroite des forces de police et une connaissance précise de son profil, l’intervention a été immédiate. Cette arrestation illustre la pertinence du dispositif mis en place pour intensifier la lutte contre le trafic de drogue dans ces quartiers sensibles.
- Le deal s’effectuait principalement boulevard Pasteur, zone ciblée par l’interdiction.
- La police avait connaissance de son identité et de son apparence physique.
- La vigilance et la rapidité des forces de l’ordre ont permis une arrestation exemplaire.
Les enjeux d’un dispositif novateur contre le trafic de drogue à Paris
Cette interdiction de paraître découle de la nouvelle loi promulguée en juin 2025, qui apporte une réponse rigoureuse à la criminalité liée au narcotrafic. Elle permet aux préfets de police d’exclure temporairement les trafiquants des territoires où ils sévissent, une mesure déjà saluée par les autorités locales pour son efficacité.
- Le bannissement est limité à un mois, renouvelable une fois.
- La mesure vise à désorganiser les réseaux en empêchant les dealers de retrouver leurs points de deal.
- Un système destiné à renforcer la sécurité urbaine et réduire les nuisances pour les habitants.
Le maire du XVe arrondissement, Philippe Goujon, voit dans cette première application un outil précieux pour lutter contre un trafic qui gangrène encore certains quartiers parisiens.
Conséquences judiciaires et risques de récidive pour le trafiquant interpellé
Déjà condamné à 12 mois de prison avec sursis en juin pour sa participation à un réseau générant près de 1 000 euros par jour, le jeune dealer avait également été expulsé de son logement social. Son réseau s’étendait au sud-ouest de Paris, alimentant notamment Vanves et Issy-les-Moulineaux.

Lui imposer une interdiction de quartier à la hauteur des dégâts commis était une décision forte, portée par une municipalité très active avec plus de 35 dossiers d’expulsion lancés depuis 2020 contre des trafiquants dans le XVème. Pourtant, en violant cette interdiction, il s’expose désormais à :
- Une peine d’emprisonnement pouvant atteindre six mois.
- Une amende de 3 750 euros.
- La révocation du sursis et la probabilité de prison ferme.
L’adjoint à la sécurité du XVe, Anthony Samama, espère que la justice saura être ferme face à cette récidive manifeste.
Le cadre légal élargi pour mieux combattre le trafic de drogue dans la capitale
La loi de juin 2025 ne se limite pas au bannissement des dealers dans certains quartiers. Elle inclut également :
- La facilitation des expulsions des logements sociaux occupés par des trafiquants.
- La fermeture administrative des commerces impliqués dans le blanchiment de capitaux liés au trafic.
- Le renforcement des moyens d’enquête permettant une meilleure identification des réseaux et de leurs infrastructures.
Au final, face à un trafic qui évolue avec un recours accru aux livraisons à scooter, souvent qualifié de « ubershit », la mairie du XVe confirme l’importance d’adapter sans cesse les méthodes de contrôle et d’action policière.
FAQ : questions essentielles sur le bannissement et la lutte contre le trafic de drogue à Paris
Qu’est-ce que l’interdiction de paraître dans un quartier parisien ?
Il s’agit d’une mesure administrative temporaire imposée par le préfet de police qui interdit aux délinquants reconnus, notamment dans le trafic de drogue, de se rendre dans certains espaces urbains afin de limiter leur influence et leurs activités illicites.
Quelle est la durée maximale du bannissement pour un dealer ?
La durée initiale de cette interdiction est d’un mois, renouvelable une fois, soit un maximum de deux mois, afin de perturber durablement les réseaux de narcotrafic.
Quelles peines encourt un dealer qui récidive malgré cette interdiction ?
Le non-respect de cette mesure peut entraîner jusqu’à six mois d’emprisonnement et une amende de 3 750 euros, sans exclure la révocation d’éventuels sursis de condamnation antérieure.
Comment ce dispositif s’inscrit-il dans la stratégie de sécurité urbaine ?
Ce mécanisme vise à exclure les éléments perturbateurs des quartiers affectés, réduire le trafic de stupéfiants, et améliorer la qualité de vie des habitants en renforçant la présence policière et les moyens judiciaires.
Cette nouvelle loi favorise-t-elle l’expulsion des trafiquants des logements sociaux ?
Oui, l’une des innovations majeures de cette législation est de faciliter les expulsions des occupants engagés dans le trafic, contribuant ainsi à assainir les quartiers touchés.